Noël, c'est fait. Plus que Saint-Sylvestre et le Nouvel-An, et on revient dans la normalité…
En voilà donc encore une de passée. Une de plus ? …ou une de moins ? Je me rends compte être peu à peu entré dans l'âge où l'on se met à compter à l'envers.
Je suis parfois (souvent, je crois, souvent…) comme un enfant: j'ai l'impression de ne rien savoir et voudrais tout apprendre. J'aimerais pouvoir passer l'hiver en me calfeutrant, englouti dans un amas de coussins, près d'une cheminée au feu crépitant, entouré de piles de bouquins que je lirais les uns après les autres, n'interrompant ma lecture que pour changer de CD dans le lecteur, et parfois aussi pour… me sustenter de quelque manne bassement terrestre, ou de quelque entracte délicieusement polisson.
Ne rêvons pas: d'ici quelques jours on reprend le turbin. Et bonne année à tous.
C'est une histoire complexe, et néanmoins très simple. C'est une histoire d'humanité, mais aussi une histoire de déchirements. Ça raconte la vie qui va, ses rires et ses malheurs. C'est une histoire de générosité, mais aussi d'égarements. Ça raconte des rencontres, mais aussi des abandons. C'est une histoire d'amitiés, mais aussi d'éloignements.
Et c'est un (petit) peu l'histoire de ma jeunesse.
C'est un film, en deux parties, de plus de 6 heures au total. Mais c'est pas long, et on en redemande. C'est italien, mais tout autant universel.
Ça s'appelle Nos meilleures années, et ça m'a passablement ébranlé…
A part ça c'est Noël tout soudain, alors… Joyeux Noël !
Reçu cette citation, dans le mail d'un ami: L'harmonie, c'est la conciliation des contraires; ce n'est pas l'écrasement des différences, d'un dénommé Daniel Gœudevert (qui se trouve être l'ex n° 2 de Volkswagen).
Ecrire… un peu plus que ces quelques "minutes" momentanées, ces appréciations convenues, ces breloques empruntées… (Faudrait que je m'y mette, là, tout de suite.)
Je sors à peine de la lecture de La Part de l'autre d'E.-E. Schmitt, et j'ai peine à en sortir.
"Car [les salauds altruistes] ont raison à l'avance. Ils savent. Ce ne sont pas leurs idées qui tuent, mais le rapport qu'ils entretiennent avec leurs idées: la certitude. Un homme certain, c'est un homme armé. Un homme certain que l'on contredit, c'est dans l'instant un assassin. Il tue le doute. Sa persuasion lui donne le pouvoir de nier sans débat ni regret. Il pense avec un lance-flammes. Il affirme au canon."
Non, finalement, je ne m'étendrai pas sur les résultats de l'élection du gouvernement suisse (conseil fédéral) mercredi dernier. A droite, toute ! Et que ça saute ! Mamma mia, les années qui viennent vont pas être tristes pour la formation, pour la culture, pour les étrangers, pour…
Et puis ça fait drôle, tout d'un coup, de me dire que j'ai largement le temps de casser ma pipe avant que la Suisse entre dans l'Union européenne…
N'arrête pas de douter, c'est ce qui fait de toi ce que tu es. Un homme fréquentable. Cela te donne un sentiment d'insécurité, certes, mais cette insécurité, c'est ta respiration, ta vie, c'est ton humanité. Si tu voulais en finir avec cet inconfort, tu deviendrais un fanatique. Fanatique d'une cause ! Ou pire: fanatique de toi-même ! (Eric-Emmanuel Schmitt, La Part de l'autre)
Ce jour-là eut lieu un événement mémorable, qui se révéla unique: la rencontre de trois monstres de la chanson francophone, Brel, Brassens et Ferré. Un lundi, en fin d'après-midi, ces trois-là se réunissent dans un petit appartement de la rive gauche, à l'initiative de François-René Cristiani, alors étudiant en journalisme et pigiste à Rock & Folk.
Deux heures non-stop d'un entretien où ils parlent de la chanson, de la création, de ce qui fait le quotidien des années soixante, et puis de la vie, de l'amour, de la mort, des femmes… Léo Ferré: (…) la femme n'a de cesse qu'arrive – après la fin de l'amour – la tendresse, ce bâtard insoutenable de l'amour, qui fout tout par terre. Et qui, moi, me rend encore plus seul que tout, vous comprenez. La tendresse, c'est la fin du monde… Parce que ça prend, parce qu'on est chocolat. Moi, quelqu'un qui est tendre, je suis marron; et si je suis marron, je suis un esclave. Et si je suis un esclave, je ne suis plus un homme !… Des extraits en seront diffusés sur RTL quelques jours plus tard, je me souviens les avoir entendus.
Un livre vient de sortir: Trois hommes dans un salon. C'est l'entretien au complet. A le lire, je crois les réentendre. Brel, qui n'a pas encore quarante ans, qui a fait ses adieux au tour de chant trois ans plus tôt déjà, et qui joue depuis quelques jours seulement L'Homme de la Mancha. Brassens, pas encore cinquante balais, et qui depuis deux ans connaît de sérieux problèmes de santé. Ferré, le doyen, qui enregistrera "C'est extra" le lendemain de cette entrevue (!), et qui sur la lancée de Mai 1968 connaîtra une seconde jeunesse… Et puis il y a les photographies de Jean-Pierre Leloir, de belles photos. Et quand je les vois, je me rend compte que je suis aujourd'hui plus vieux que chacun des trois, sur les photos ! Le blues…
Dans le cadre du psychodrame des élections fédérales, et de la journée tant attendue de l'élection au Conseil fédéral mercredi prochain, Eric Hoesli propose un joli principe dans son éditorial d'aujourd'hui dans Le Temps: "Si l'on veut vraiment jouer «à qui fera pipi le plus loin», il faut être certain de ne pas en mettre sur ses chaussures."
Et me voilà replongé dans les méandres des inventaires des fouilles médiévales, au Musée d'archéologie et d'histoire. Une façon comme une autre de finir l'année assez "peinard"…
Lors de la cérémonie relative à l'Initiative de Genève, une mère palestinienne est venue dire: Dans la vie, on est aveugle deux fois: d'abord quand on connaît l'amour, et ensuite quand on connaît la haine (…) A défaut d'aimer mon ennemi, l'occupant, j'aimerais ne plus le haïr…