Or donc, j'ai entrepris en ces jours de pascale tranquillité, la lecture de «Traité d'athéologie» de Michel Onfray. A doses homéopathiques.
Déconstruire les monothéismes, démythifier le judéo-christianisme – mais aussi l'islam, bien sûr –, puis démonter la théocratie, voilà trois chantiers inauguraux pour l'athéologie. De quoi travailler ensuite à une nouvelle donne éthique et produire en Occident les conditions d'une véritable morale post-chrétienne où le corps cesse d'être une punition, la terre une vallée de larmes, la vie une catastrophe, le plaisir un péché, les femmes une malédiction, l'intelligence une présomption, la volupté une damnation. A quoi pourrait dès lors s'ajouter une politique moins fascinée par la pulsion de mort que par la pulsion de vie. L'Autre ne s'y penserait pas comme un ennemi, un adversaire, une différence à supprimer, réduire et soumettre, mais comme la chance d'une intersubjectivité à construire ici et maintenant, non pas sous le regard de Dieu ou des dieux, mais sous celui des seuls protagonistes, dans l'immanence la plus radicale. De sorte que le Paradis fonctionnerait moins en fiction pour le Ciel qu'en idéal de la raison ici-bas. Rêvons un peu…
En marge du monceau virtuel de bougies que je retrouve sur mon gâteau aujourd'hui, ma douce — qui n'a encore rien perdu de son sens de l'antithèse — m'offre deux bouquins à peine sortis des rotatives: Le Désir de Dieu de Jacques Chessex, et le brûlant Traité d'athéologie de Michel Onfray. Par lequel va-t-il falloir commencer ?
Ça fait quand même bizarre: le soleil jette de la fraîche douceur partout là où il peut, et je viens de conduire à la gare mon fils qui entre "sous les drapeaux" pour cinq mois. Bien, tout ça pourrait être tempéré par le fait que demain je souffle une bougie de plus, mais justement c'est une bougie DE PLUS !!! Et avec les dizaines qu'il y a devant, ce n'est plus vraiment un plaisir monumental… Mais bon, c'est tout ça de pris sur les boutiquiers de mort.
… vu que Jean Ziegler vient de sortir son dernier bouquin, L'Empire de la honte. Il parle en ce moment même à la radio romande. J'ai une tendresse particulière pour ce bonhomme. Il vient de citer Bernanos: "Dieu n'a pas d'autres mains que les nôtres". A bon entendeur…
Ce timide retour de printemps me donne envie de siffler comme un oiseau. Alors, comme c'est un peu pénible à la longue et que ça finit par crisper les joues, je me noie dans les notes sublimes du deuxième concerto pour piano en fa mineur de Chopin (et notamment son Larghetto), en hurlant silencieusement de bonheur. Tout en travaillant malgré tout, retour du printemps ne signifiant tout de même pas retour de vacances éternelles…
Bon. Vague de froid qui s'installe, on nous prédit à nouveau un peu de neige… c'est de saison, finalement. Quoique… le carnaval est censé en marquer la fin, en tout cas l'appeler de ses vœux, non ? En voici quelques images, vécues dans mon coin de pays.