Je viens de voir le 13 heures de France 2. Et je me pose quelques questions. Y a-t-il un intérêt majeur à ce que Bertrand Cantat, de retour de Vilnius pour venir en France finir sa peine de prison, soit harcelé par une meute d'objectifs photo et télé jusque dans la carlingue de son avion ?… Y a-t-il une demande express du téléspectateur lambda de se délecter d'une image furtive où le célèbre condamné se cache dans le capuchon de son pull ?… Cette image est-elle un complément absolument indispensable de la simple information de ce transfert ?… Y avait-il un pilote dans l'avion ? La lumière du frigo s'éteint-elle quand on ferme la porte ?
Hier dimanche, c'était jour de votations fédérales. J'ai honte. J'ai honte et je suis en colère. Il devient de plus en plus pénible de vivre dans ce pays timoré, replié, de plus en plus raciste dans ses manières de se protéger… j'en ai marre. Marre de voir quasi systématiquement la majorité alémanique de ce pays imposer ses peurs, et avec une campagne digne des plus belles heures des années brunes. On aura donc réussi à refuser le double arrêté fédéral sur la naturalisation facilitée. Encore heureux qu'on ait accepté (de fort peu…) l'assurance maternité que les femmes de ce pays attendaient depuis plus de 50 ans (sic) ! Oh et puis zut, j'ai pas envie d'expliquer. Allez voir là pour le détail.
«Comment cela s'appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd'hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l'air pourtant se respire, et qu'on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entretuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ? — Cela a un très beau nom. Cela s'appelle l'aurore.»
Long, parce qu'il a commencé vendredi tôt le matin, avec le départ de mon fils aîné pour trois mois en Australie. Une première séparation: je découvre… Lui aussi… Aéroport de Genève-Cointrin aux premières heures, enregistrement un peu tendu, des adieux retenus, quelques pincements dans la voix, et nous sur la terrasse, dans le froid, regardant la queue de l'Airbus de la British qui s'enfuit dans la brume se dissipant sous le soleil naissant.
Long aussi parce que rythmé par les coups de fil pour nous dire que oui, bien arrivé, mais fatigué, et imprévu parce que rempli des images diffusées par TV5, 24 heures à Damas, et la surprise de revoir l'hôtel où nous logions, les endroits où nous passions, mangions, buvions, puis les souks d'Alep, puis les norias de Hama, puis les colonnes d'Apamée, puis…
Long enfin parce que lundi était jour férié chez nous, alors belle balade pour se remettre de nos émotions, dans le Jura, au Creux-du-Van. Plus exactement ici:
Au hasard de quelque pêche "à l'aveugle" dans mes stocks de vieux CD, je ressors Border Line «La Passion» (Pascal Auberson, Daniel Bourquin, Léon Francioli), enregistré en 1995. Cherchez pas, je doute que vous trouviez encore cette merveille. A l'époque (en 1993, en fait), ils en avaient fait un spectacle d'une splendeur poignante, j'en tremble encore…
A des années-lumières de la musique placebo (celle qu'on croit être de la musique, et puis pas du tout, ce n'en est pas… étonnant, non ?)
On vit parfois des trucs un peu agaçants. Comme par exemple quand, aux heures proto-matinales, on rêve qu'on se réveille et qu'on arrive pas à se rendormir…
Or donc, il y aurait à Zürich 500 millionnaires qui ne déclareraient que 50'000 francs (suisses) de revenu annuel. Pour nos amis européens, ça fait environ 35'000 €. Pour les sujets britanniques, parmi lesquels je suis prêt à parier qu'aucun ne lit ce blog, mais je le précise tout de même, ça fait un peu moins de 22'000 £. Dollar canadien, peut-être ? 48'756,7 très exactement, au taux du jour. Je ne sais pas, mais je sens qu'il ne faudrait pas attendre trop longtemps pour que quelque chose se passe…
Des noms, SVP !!! Qu'on puisse envisager le plaisir de voir à nouveau des têtes se balancer au bout de piques. (Je sens aussi que j'ai la Carmagnole qui me démange, là, tout d'un coup…)