Vieillir, c'est d'abord voir ses peurs faire surface, puis se mettre à entretenir une relation quotidienne avec elles, un peu comme entre gens de bonne compagnie…
Hier, je suis allé voir Lost in Translation. C'est l'histoire d'un mec qui est acteur un peu sur le déclin, qui va au Japon pour tourner une pub, et qui s'emmerde tu peux pas savoir comment… mais bon, comme il reçoit 2 millions de dollars pour ça, il se tient peinard dans son palace, il fait ce qu'on lui demande, mais ça l'empêche pas de s'emmerder grave. Il rencontre une jeune nana qui est la femme d'un photographe qui a un boulot au Japon et qui est jamais là tellement son boulot l'occupe. Et elle s'emmerde dans sa chambre d'hôtel, tu peux pas savoir comment non plus…
C'est un film sur l'ennui.
Pourquoi est-ce que je traverse de tels couloirs de silence ? Pourquoi est-ce que je me les impose ? Alors que tant de mots et de sons imagés se bousculent au fond de besaces improbables, çà et là trimballées, et si rarement ouvertes ?
Le désordre, c'est l'ordre moins le pouvoir… disait Léo Ferré. Quand je regarde l'état de mon bureau, je me dis que pour le moment ce dernier ne subit aucun pouvoir de quelque sorte que ce soit…
… pour fêter la première année de ce modeste blog. En route pour une deuxième ?
(Je devrais lui faire subir un peu de cosmétique, pour cet anniversaire… mais faudrait trouver le temps.)
Grand "nettoyage" dans mes archives: j'ai un furieux besoin de place.
Lassé des vides abyssaux de la chansonnette courante et quotidienne, j'ai un furieux besoin de poésie.
Je glisse donc Ferré sur la platine…
Une des plus belles chansons d'amour qu'il m'ait été donné d'entendre. Léo Ferré a écrit ça en 1970, et ça s'appelle l'Amour fou:
La mer en vous comme un cadeau
Et dans vos vagues enveloppée
Tandis que de vos doigts glacés
Vous m'inventez sur un seul mot
O Ma Frégate des hauts-fonds
Petite frangine du mal
Remettez-vous de la passion
Venez que je vous fasse mal
Je vous dirai des mots d'amour
Des mots de rien de tous les jours
Les mots du pire et du meilleur
Et puis des mots venus d'ailleurs
Je vous dirai que je t'aimais
Tu me diras que vous m'aimez
Vous me ferez ce que tu peux
Je vous dirai ce que tu veux
Je vous dirai ce que tu veux
Je vous aime d'amour, je vous aime d'amour
Si t'as seize ans et des poussières
A nous deux ça fait des années
Que je prépare ma galère
A te ramer à t'affoler
Voilà que tu cherches ton bien
Dans les vitrines de ma nuit
Achète-moi je ne vaux rien
Puisque l'amour n'a pas de prix
Comme une louve sous son loup
Quand je vous ferai des petits
Vous banderez vos yeux jaloux
Avec un loup de satin gris
Tout comme est gris le jour qui va
Petite sœur écoutez-moi
Comme un bateau entre mes doigts
Vous coulerez je vous le dois
Vous coulerez je vous le dois
Je vous aime d'amour, je vous aime d'amour
Si la mort avait ton regard
Je meurs ce soir sans regarder
Et te demanderai ma part
Au bord du vide et des baisers
L'amour ça ne meurt que la nuit
Alors habille-toi en moi
Avec un peu de rouge aussi
J'aurai ta mort entre mes bras
Lorsque vous me mettrez en croix
Dans votre forêt bien apprise
Et que je boirai tout en bas
La sève tant et tant promise
Je vous engouffrerai de sang
Pendant que vous serez charmée
Et je vous donnerai l'enfant
Que vous n'avez jamais été
Que vous n'avez jamais été
Ciel plombé, pluie, pré-bourrasque, volets fermés, tout calfeutré, Chopin sur le lecteur CD, mes comptes 2003 à l'écran… J'espère ne pas me pendre avant la fin de la journée !
(J'ai qu'à mettre autre chose que Chopin, dans le fond…)
… j'allais oublier de me rappeler que ça fait une année tout juste que je découvrais le monde des blogs. Et dans dix jours, ce sera le premier anniversaire du modeste mien propre rien qu'à moi que j'ai fait moi tout seul avec mes petites menottes !
Comme le temps passe…
Elle nous avait quittés il y a quelques mois. Elle était revenue presque immédiatement, mais sur la pointe des pieds, comme incognito, avec un magnifique livre d'images.
Bienvenue à Cassandra, qui nous revient avec un Secret(s) partagé(s) tout neuf, Fleur de peau. L'année ne pouvait mieux commencer…
Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir trouver, pour la prochaine "Saint-Sylvestre" ? Faut dire que depuis que nos fils s'occupent eux-mêmes de l'essentiel de leurs loisirs festifs, on avait pris une habitude toute simple avec quelques amis: se faire la version en cours du "Seigneur des Anneaux", en fin d'après-midi, pour enchaîner avec une bouffe de circonstance, dans un petit resto sympa. On aura donc tenu ce rythme trois ans de suite. Mais avec Le Retour du roi, c'est fi-ni !…
Commencer à peine l'année, et déjà devoir réfléchir… Allez: Bonne Année !!!