Ces temps, tous les matins, je me dis en me levant: «Vivement ce soir, qu'on se couche !», ou alors: «Dans seize heures, on y revient !» (sous-entendu: au lit).
Surprenant, non ?
Week-end intense, devant moi. Théâtralement, d'abord.
Samedi: Lorenzaccio d'Alfred de Musset, au Théâtre Vidy-Lausanne.
Dimanche: La Mouette de Tchékhov, à Kléber-Méleau (désolé, pas de site…)
… et lundi, je me réveille avec une année de plus ! Ce que Blogonautes ne manquera pas de me rappeler !
Je réentends la voix de Teresa Stich-Randall, dans l'Introitus du Requiem de Mozart, par le Wiener Symphoniker dirigé par Karl Böhm (enregistré en 1956, ça se trouve encore paraît-il).
37 secondes de pur bonheur, 37 secondes entrouvertes sur l'éternité… Ça doit être comme ça, la voix des anges…
Je retombe à l'instant sur une coupure de presse que j'avais mise de côté, et qui rend compte de l'ouvrage de Dominique Duforest, Parlez-vous le people ?. On y apprend que Francis Lalanne aurait dit sans rire: «C'est en tournant le dos que l'on triomphe des monstres qui nous habitent».
Tout cela me laisse pantois et dubitatif (en un seul mot, comme aurait dit Desproges…)
Les larmes, à nouveau. Quand donc l'homme dominera-t-il sa folie ?
Vous qui élevez la lâcheté au rang de dogme, trouvez-vous un autre monde à détruire de vos sanglantes et obscènes vérités, et laissez-nous inventer des terres libérées de toute notion de récompense et de punition.
A la question de savoir pourquoi on le voyait si rarement (quasi jamais, en fait) dans des émissions type Fogiel ou Ardisson, Jean-François Balmer (acteur qu'allocine.fr s'empresse de qualifier de français… encore un que les Suisses se font piquer), bref, Jean-François Balmer, donc, répondit: «On m'en propose, mais j'essaie de ne pas y aller. Je préfère que les gens prouvent quelque chose dans leur métier et, pour le reste, qu'ils ferment leur gueule, surtout les acteurs. J'en ai marre de tous ces gens qui parlent toujours avec les mêmes mots vides de sens, calibrés dans le même moule. Ce qui m'intéresse dans les individus, c'est le savoir-faire: aujourd'hui il n'y a que le faire-savoir qui compte.»
A force, on finit par croire qu'on va toujours les avoir à nos côtés. Ils ont surpris notre enfance, notre adolescence, ils ont accompagné notre vie d'adulte, avec leurs mots, leurs images, leurs rimes, leur phrasé…
Et puis tout d'un coup, Nougaro retourne vers les poussières d'ange, et c'est comme si un papa disparaissait.
Un de perdu, un de perdu…