A quelques heures de mon envol pour la Syrie !
Je vous retrouve dans une quinzaine, avec certainement plein de choses à raconter. Soyez sages, en attendant.
Un grand tissu, plissé de toutes parts, couvre la scène, ouverte. Ocre, couleur terre brûlée. Le regard bute contre un fond de même nature. Cet espace safran, oxydé, finit par être obsédant. On voudrait que quelque chose se passe, en sachant que de toute façon quelque chose va se passer. Et on attend.
Lorsque les lumières baissent enfin, un murmure, de vagues voix, des sons nous parviennent. Et la toile révèle sa transparence. Un, puis deux, puis enfin cinq musiciens, vêtus d'écru et portant panama s'installent, prennent possession de leurs instruments, et posément se mettent à jouer.
Alors la toile s'entrouvre, comme des bras qui se tendent, et elle apparaît, tournoyante dans sa longue jupe pourpre. Et elle chante. Un chant douloureux et étincelant. Alas pa' volar. Des ailes pour voler.
Elle, c'est Angélique Ionatos. La grecque, la lumineuse. Et elle chante des textes de Frida Kahlo, la mexicaine, peintre et estropiée. Et c'est mis en scène par Omar Poras, le colombien fou du Théâtre Malandro. Et c'est magique.
Voilà, ça c'était mon Sésame pour une heure et demi d'excellence:
Nantais, Nantaise: si vous vous dépêchez, vous pouvez voir ce spectacle demain à l'Espace 44.
Pour les autres, ce sera à Paris, Maison de la Musique le 7 mai, à Marseille, Théâtre Axel Toursky le 18 mai, et enfin à Sartrouville les 25 et 26 mai.
Il faut bien que je l'admette: je traverse depuis quelques temps une période de grosses turbulences, et je n'ai pas encore dénoué l'écheveau. Il y a des choses "simples" que je devrais pouvoir achever sans difficultés, et je les traîne comme des boulets. Pour les choses plus "compliquées", manifestement je mets les pieds contre le mur…
Bon. Là, dans l'immédiat, il y a une ou deux urgences pour lesquelles je me donne jusqu'à la fin de la semaine. Le reste, ce sera pour après les vacances.
Oui: vacances. Voyage, même. Vingt ans de mariage, on a envie que ça s'"arrose". Alors ma douce et moi, en mai, on s'offre la Syrie, sac au dos. Oh, pas long, quinze jours. Et comme, par les temps qui courent, la Syrie c'est moins risqué qu'un week-end prolongé à Rome ou à Londres…
Promis: une fois rentré, je vous balance plein de photos de cette escapade.
Et je me remettrai au boulot…
C'est en lisant Inclassable que j'en prends connaissance.
Souvent, en ce lieu, un beau parleur ne peut pas trouver ses mots; de nouveaux intérêts viennent l'occuper et c'est sa propre cause qu'il lui faut plaider.
Ovide, L'art d'aimer, folio classique
1. Prenez le livre le plus proche de vous.
2. Ouvrez le livre à la page 23.
3. Trouvez la cinquième phrase.
4. Publiez cette phrase dans votre carnet, ainsi que ces instructions.
Ce n'est pas parce que je ne poste pas que je suis inactif. Mais il est vrai que la réflexion est intense: quoi faire de ce blog ? Le laisser sombrer ?
En fait, j'ai envie de neuf. J'y travaille d'ailleurs. Alors .laissez-moi un peu de temps. Parce que, sur un autre plan, je me replonge dans Les Fleurs du mal, alors ça occupe…
Je suis comme le roi d'un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux,
Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes
S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes.
Rien ne peut l'égayer, ni gibier, ni faucon,
Ni son peuple mourant en face du balcon…