Quel c…, cet Arafat ! Tomber méchamment malade cinq jours avant l'épilogue tant attendu du combat des coqs que c'est pas trop tôt ma bonne dame enfin on va savoir qui de B. ou de K. va (r)entrer dans la blanche maison à moins que plein de démocrates se soient bêtement fait piquer leur bulletin juste avant d'arriver au local de vote que vraiment c'est pas de bol et alors va falloir recompter tout ça… Il met les journalistes dans la m… !!! Eux qui avaient pris l'habitude depuis des semaines, que dis-je, des mois, de nous bassiner avec cette élection, cherchant à lire dans leur boule de cristal qui c'est qui va gagner, voilà qu'ils sont obligés, heure après heure, de nous dire qu'Arafat il va pas bien, qu'il va tellement pas bien qu'il va devoir aller se faire soigner en France, alors hop un petit envoyé spécial à Ramallah pour nous donner la couleur de l'avion qu'il va prendre, et puis hop un autre à Paris pour nous donner le numéro de sa chambre à l'hôpital. Qu'est-ce qu'on est bien informé, madame Bonzon, vous trouvez pas ?
Des raisons pour lesquelles furent choisis Lyon plutôt que la Dombes, et les musées plutôt que le lèche-vitrines et le lèche-façades…
Dans mon coin de pays (je ne peux pas dire en Suisse, puisque ça change d'un canton à l'autre…), les vacances d'automne se terminent ce week-end, avec le soleil revenu (grrrrr). Nous en avons donc profité pour fuir trois jours, histoire de nous donner des forces pour négocier la dernière ligne droite jusqu'à Noël.
Dans un premier mouvement, l'idée – courageuse – était de consacrer l'essentiel de cette escapade à user de la bicyclette entre les étangs de la Dombes. Mais une recherche approfondie et circonstanciée sur les prévisions météorologiques nous fit craindre un trop plein d'humidité, peu en accord avec de la balade tranquille et réparatrice, ce que les faits confirmèrent. Nous choisîmes donc Lugdunum (Lyon en gaulois moderne) comme but de notre cavale.
Et pour faire la nique aux ondées, menues mais insistantes (en tous les cas suffisamment emm…dantes pour rendre l'usage simultané du guide Michelin, du Nikon Coolpix et du parapluie fort contraignant), nous nous réfugiâmes en des lieux de culture plus calmes et plus secs.
Ainsi, les grands "toqués" du Gault & Millau se mettent à l'épicerie fine. Trois parmi les meilleurs cuisiniers du moment en Suisse romande (là je parle de Philippe Rochat, Bernard Ravet et Philippe Chevrier, trois 19/20 siouplaît…), pour diversifier, pour occuper leurs heures creuses, se sont lancés dans la confection de produits de luxe: eaux-de-vie, huiles et vinaigres, épices et condiments, confitures et gelées, et j'en passe. Le must: chez Chevrier, vous trouverez des pâtes (genre cornettes, vous voyez ?) au prix de 11 CHF (7 €) les 500 grammes. ce qui nous met, le calcul est simple, le kilo à 22 balles. Le kilo de pâtes, donc ! Ah oui, j'oubliais: elles sont millésimées ! (Vous reprendrez bien un peu de nouilles 1993 ?)
Dans deux jours, les Afghans vont voter. Première leçon de démocratie. 90 % des personnes en âge de voter se sont inscrites sur les listes électorales. 80 % des Afghans sont analphabètes, et beaucoup n'ont même jamais tenu un crayon entre leurs doigts. Parole d'Afghan: «Je veux un président qui n'aime pas la guerre»
Interrogé pour savoir s'il votait régulièrement, Stephan Eicher, répondant par la négative, a dit: «La démocratie, c'est quatre loups et un mouton qui décident de ce qu'ils vont manger ce soir…»
Un soleil à peine voilé, des oiseaux sur le départ, l'été qui s'en va peu à peu, l'automne qui hésite encore. Et le Lamento d'Arianna de Monteverdi qui tourne en boucle depuis plus d'une heure.