«Quand on se refuse au lyrisme, noircir une page devient une épreuve: à quoi bon écrire pour dire exactement ce qu'on avait à dire ?» (Cioran, De l'inconvénient d'être né, 1973)
Un doux frémissement, des larmes de silence, Effleurent un midi accablé de chaleur. Ici aucune plainte, aucun trait de malheur, Alors qu'en d'autres lieux le règne est à l'errance.
Londres, jeudi 7 juillet. Miriam Hyman, 32 ans, téléphone à son père pour lui dire que tout va bien: elle vient d'être évacuée de la station de métro King's Cross frappée par un attentat. Puis elle monte dans le bus numéro 30, qui explosera quelques minutes plus tard…
A l'instant, j'écoute à la radio Con el tiempo, "relecture" espagnole affolante de Léo Ferré, par Mantse Cortés. Sans doute pour nous rappeler que Léo le poète est mort un 14 juillet, il y a douze ans. C'est dire s'il y a longtemps…
Les voir danser entre les arbres, sans musique, Ou écraser les fleurs en s'effondrant. Chercher dans ces heures lourdes, après la nuit mais juste avant le jour, comme des scories de rêves.
On serait presque tenté de se dire que l'été est déjà fini, quand on hésite à ressortir un pull à col roulé et à aller remettre la chaudière en service …
La journée splendide vécue dimanche dernier nous paraît à des années-lumières !
Je constate à l'instant que les «fous» du Teatro Malandro et leur génial metteur en scène Omar Porras n'ont pas tout à fait terminé leur tournée de El Don Juan (d'après Tirso de Molina), que j'ai eu le bonheur de voir samedi dernier, en fin de saison au théâtre de Vidy à Lausanne. En effet, ils sont à Montpellier ce soir, demain et dimanche, dans le cadre du Printemps des comédiens. Alors si vous êtes dans le coin, NE LE LOUPEZ PAS !!! C'est un ordre !
Je hais les entreprises qui, pour nous faire attendre au téléphone, nous balancent dans le cornet des ersatz sirupeux de Richard Anthony (déjà que Richard Anthony, à l'époque…). Mettez-nous au moins un bon vieux Moody Blues, qu'on fasse dans le bon sirop !