Déjà que je ne suis pas très "présent" sur le ouèbe tous ces temps, je vais l'être encore moins pendant quelques jours. Je vais me changer les idées (ô que j'en ai besoin…), en Normandie, tiens. Je vous retrouve dans une petite semaine.
Quelques notes, douces, envoûtantes, de douleurs et de bonheurs épousés, là où l'air et l'eau se rencontrent en un clapotis obsédant. O lassitude des saisons inversées, des brumes éclatées… Je voudrais prendre le temps de pactiser avec le temps, de caresser d'infimes minutes fraternelles. Et voir les bateaux.
Magnifique interview de Wim Wenders, vendredi dernier sur la radio romande, à l'occasion de la sortie de son dernier film Do'nt Come Knocking. A (ré)écouter impérativement ici.
«Ce n'est pas le rince-doigt qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse, Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, mais la poésie qui illustre le mot.» Léo Ferré, Préface
Bon, j'aime l'automne. J'y peux rien, c'est comme ça. En automne, soit il fait beau, le soleil est là et naissent des couleurs incroyables, et alors on sort pour faire un brin de causette avec la nature. Soit il fait moche, le ciel est bas, si ça se trouve il y a du brouillard, il peut même pleuvoir pour faire complet. Et alors, si on ne se plante pas dans un bon bouquin, mollement étalé dans une pile de coussins, on s'enferme quelque part, au cinéma ou au théâtre. Ou même au cinéma ET au théâtre.
Vendredi dernier, je démarrais "ma" saison au Théâtre de Vidy, avec un spectacle étonnant: Plus ou moins l'infini, par la Cie 111. C'est un collectif toulousain, ils avaient déjà créé IJK, spectacle où ils exploraient le volume, puis Plan B, où ils exploraient – je vous le donne en mille – le plan. Et voilà qu'ils viennent créer le dernier volet de leur trilogie à Lausanne, avec une petite merveille prenant pour thème la droite, la ligne. C'est de la danse sans être de la danse, c'est du cirque sans vraiment être du cirque, c'est du théâtre, mais sans parole, c'est un peu de rêve et c'est un peu de poésie. Vous êtes toulousain ? Ils sont au Théâtre de la Cité du 13 au 28 octobre. Ensuite à Sceaux, en décembre, puis à La Rochelle en janvier 2006, à Bordeaux en février, à Châteauroux, Reims et Annecy en mars (eh, Pralinette, comme c'est dans ton coin: Annecy, c'est les 22 et 23 mars…). Bon, après, je sais pas… débrouillez-vous.
Samedi, on change de décor, avec le dernier film de Patrice Chéreau, Gabrielle. Ou la dissection d'un non-amour. Ou la froide déconfiture d'un monde d'insouciance sous le regard silencieux du peuple laborieux. De la dentelle et de la chirurgie en même temps. Magnifique.
Dimanche… non, quelques bricoles sans importance. Comme une visite dans une galerie où, comme souvent, je me vois plongé dans des abîmes de perplexité sur l'art pictural contemporain… Ce n'est pas le sujet ici.