ALARMES EGALES

:: ALARMES EGALES ::

Petits riens, clignements d'âme, gros coups de gueule...
Entre cour et jardin, entre chien et loup...
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:: samedi, décembre 24, 2005 ::

Pouézie

Petit Noël s'en est venu
Avec son chapeau pointu,
Petit Noël s'en est allé
Avec son chapeau gelé.

(… voilà, comme ça c'est fait…)

… et bon Noël à tous, avant tout aux deux ou trois lecteurs(-trices) de ces Alarmes. Je penserai à vous au moment d'allumer le sapin.


:: Vertumne 10:57 [+] ::
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:: lundi, décembre 12, 2005 ::
Humilité

J'aime cette idée qu'on puisse arriver sur mon blog en tapant "lave-vaisselle en panne"…


:: Vertumne 09:08 [+] ::
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:: jeudi, décembre 08, 2005 ::
Imagine there's no heaven

8 décembre 1980, vingt-cinq ans, comme c'est loin. Et comme je me souviens de cette immense tristesse, brutale… Sans savoir, sur l'instant, que cette tragique disparition serait un des derniers croche-pieds à ma jeunesse…


:: Vertumne 10:34 [+] ::
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:: mercredi, décembre 07, 2005 ::
Les mots des autres

Outre le poids du monde posé sur leurs épaules, il y avait ce cadavre qu'elles trimbalaient au fond d'elles, depuis le premier jour. Celui du rêve dont la dépouille avait été mise au tombeau pour l'éternité. Il y avait bien assez d'hommes pour avoir des lubies. La noblesse des femmes, ce n'était pas la pureté, ce n'était pas la soumission, ce n'était pas la faculté de se relever de tout. La noblesse des femmes, c'était d'avoir immolé la chimère. C'était ce qui faisait d'elles de grandes royales. Parce qu'elles avaient fait cela, le monde pouvait continuer de tourner. En dépit des hommes. Et ils ne les remerciaient pas. Ne choisit-on pas toujours son malheur ? Elles avaient fait leur choix.

(Léonora Miano, L'intérieur de la nuit, Plon 2005)


:: Vertumne 16:24 [+] ::
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:: vendredi, décembre 02, 2005 ::
Vomir

Tu as six ans, tu es sur le chemin de l'école, tu vas retrouver tes copains, tu es sûrement content, ça sent la fin de l'année, le sapin, tu as peut-être écrit ta lettre au Père Noël, tout ça.
Et tu ne sais pas que d'ici quelques secondes, tu vas mourir sous les crocs de trois pitbulls.
Ça s'est passé hier, près de Zurich. Et j'ai envie de vomir.


:: Vertumne 10:05 [+] ::
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:: jeudi, décembre 01, 2005 ::
Admiration

Elle mène un combat éperdu contre le sida en Afrique, elle a été élue Suissesse de l'année, et j'ai un immense respect pour elle.


:: Vertumne 16:54 [+] ::
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:: lundi, novembre 28, 2005 ::
En coup de vent

Un rapide passage sur mon blog – que je délaisse comme une vieille maîtresse… – pour aérer un peu, monter le chauffage de quelques crans, et surtout pour vous dire que le dernier CD de Salif Keita est une pure merveille ! (Mais vous le savez déjà, non ?…)


:: Vertumne 21:23 [+] ::
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:: lundi, novembre 14, 2005 ::
Les mots des autres

C'est Bedos qui a dit ça: «Vieillir, c'est encore ce qu'on a trouvé de mieux pour ne pas mourir».
Ah, je me sens mieux, tout d'un coup…


:: Vertumne 16:31 [+] ::
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:: mercredi, novembre 09, 2005 ::
Sans titre

Que savent-ils de nos fureurs humaines, ces oiseaux qui s'accouplent dans la froide lumière ?
Quelques gouttes d'une ancienne pluie s'écoulent des doigts des statues, et tombent à regret sur le sol.
Au loin, le son d'une viole, d'un luth… à moins que ce ne soit dans ma tête…


:: Vertumne 10:20 [+] ::
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:: mardi, novembre 08, 2005 ::
La révolte des lâches

L'accumulation du mépris appelle la révolte. Enfin, oserai-je dire. Mais qu'une incommensurable bêtise s'en mêle, et voilà les crèches et les écoles incendiées.
Que faut-il craindre le plus ? La violence ? Ou l'inculture ?


:: Vertumne 16:30 [+] ::
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:: vendredi, novembre 04, 2005 ::
Goncourt

J'en avais commencé la lecture, jubilatoire, en début de semaine. Je suis donc absolument ravi que François Weyergans-Weyergraf-Weyerbite l'ait obtenu !


:: Vertumne 08:53 [+] ::
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:: lundi, octobre 31, 2005 ::
Urgence

Vite, vite, quelques sourires solaires avant les frimas !
Il sera toujours assez tôt pour se calfeutrer dans son igloo…




:: Vertumne 09:53 [+] ::
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:: jeudi, octobre 27, 2005 ::
Du feu dans les yeux



Je ne changerai jamais: c'est fou ce que j'aime cette saison…


:: Vertumne 17:20 [+] ::
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:: vendredi, octobre 14, 2005 ::
Break

Déjà que je ne suis pas très "présent" sur le ouèbe tous ces temps, je vais l'être encore moins pendant quelques jours. Je vais me changer les idées (ô que j'en ai besoin…), en Normandie, tiens. Je vous retrouve dans une
petite semaine.


:: Vertumne 22:13 [+] ::
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:: mercredi, octobre 12, 2005 ::
Effleurements

Quelques notes, douces, envoûtantes, de douleurs et de bonheurs épousés,
là où l'air et l'eau se rencontrent en un clapotis obsédant.

O lassitude des saisons inversées, des brumes éclatées…
Je voudrais prendre le temps de pactiser avec le temps,
de caresser d'infimes minutes fraternelles.

Et voir les bateaux.


:: Vertumne 17:40 [+] ::
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:: mercredi, octobre 05, 2005 ::
Un peu de calme dans un monde de brutes

Magnifique interview de Wim Wenders, vendredi dernier sur la radio romande, à l'occasion de la sortie de son dernier film Do'nt Come Knocking.
A (ré)écouter impérativement ici.


:: Vertumne 16:44 [+] ::
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Petite stupéfaction matinale

Voilà qu'on arrive chez moi en tapant "chaleurs du chat femelle". Cette requête devait s'adresser à un vétérinaire, m'autorise-je à penser… Ou bien ?


:: Vertumne 11:00 [+] ::
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:: mardi, octobre 04, 2005 ::
Les mots des autres

«Ce n'est pas le rince-doigt qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse,
Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, mais la poésie qui illustre le mot.»
Léo Ferré, Préface


:: Vertumne 17:21 [+] ::
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:: lundi, octobre 03, 2005 ::
Une entrée dans l'automne comme je les aime

Bon, j'aime l'automne. J'y peux rien, c'est comme ça. En automne, soit il fait beau, le soleil est là et naissent des couleurs incroyables, et alors on sort pour faire un brin de causette avec la nature. Soit il fait moche, le ciel est bas, si ça se trouve il y a du brouillard, il peut même pleuvoir pour faire complet. Et alors, si on ne se plante pas dans un bon bouquin, mollement étalé dans une pile de coussins, on s'enferme quelque part, au cinéma ou au théâtre. Ou même au cinéma ET au théâtre.

Vendredi dernier, je démarrais "ma" saison au Théâtre de Vidy, avec un spectacle étonnant: Plus ou moins l'infini, par la Cie 111. C'est un collectif toulousain, ils avaient déjà créé IJK, spectacle où ils exploraient le volume, puis Plan B, où ils exploraient – je vous le donne en mille – le plan. Et voilà qu'ils viennent créer le dernier volet de leur trilogie à Lausanne, avec une petite merveille prenant pour thème la droite, la ligne. C'est de la danse sans être de la danse, c'est du cirque sans vraiment être du cirque, c'est du théâtre, mais sans parole, c'est un peu de rêve et c'est un peu de poésie. Vous êtes toulousain ? Ils sont au Théâtre de la Cité du 13 au 28 octobre. Ensuite à Sceaux, en décembre, puis à La Rochelle en janvier 2006, à Bordeaux en février, à Châteauroux, Reims et Annecy en mars (eh, Pralinette, comme c'est dans ton coin: Annecy, c'est les 22 et 23 mars…). Bon, après, je sais pas… débrouillez-vous.

Samedi, on change de décor, avec le dernier film de Patrice Chéreau, Gabrielle. Ou la dissection d'un non-amour. Ou la froide déconfiture d'un monde d'insouciance sous le regard silencieux du peuple laborieux. De la dentelle et de la chirurgie en même temps. Magnifique.

Dimanche… non, quelques bricoles sans importance. Comme une visite dans une galerie où, comme souvent, je me vois plongé dans des abîmes de perplexité sur l'art pictural contemporain… Ce n'est pas le sujet ici.


:: Vertumne 16:57 [+] ::
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:: jeudi, septembre 29, 2005 ::
Ombres et pastels…

… au gré d'une balade d'arrière-été



:: Vertumne 18:00 [+] ::
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:: lundi, septembre 26, 2005 ::
Soulagement

Ce week-end dernier, le peuple suisse se prononçait sur l'extension de la libre circulation des personnes aux dix nouveaux Etats membres de l'UE. Au vu des arguments avancés par les opposants ces dernières semaines, j'ai eu quelques inquiétudes… rapidement évacuées hier au fur à mesure de l'arrivée des résultats.
Assez fier également (une fois n'est pas coutume…) d'appartenir au canton qui accepte le référendum avec le pourcentage le plus élevé !


:: Vertumne 11:40 [+] ::
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:: jeudi, septembre 22, 2005 ::
Comme le temps passe…

Et si je vous disais que je ne vais pas vous dire grand-chose pendant quelques jours ? Que j'ai besoin de "lever le pied" ? Besoin de me "rassembler" un peu ?
Et de profiter, aujourd'hui, ce soir (et pourquoi pas cette nuit…) de mes 21 ans de mariage ?…


:: Vertumne 17:18 [+] ::
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:: vendredi, septembre 16, 2005 ::
Serial emmerdements

Tout a commencé au printemps: après quelques 20 ans de bons et loyaux services, mon lecteur CD, qui montrait depuis quelques temps déjà de menus signes de fatigue, a brusquement rendu l'âme, sur un quatuor de Schubert. Qu'à cela ne tienne, c'était le moment de changer me disé-je. Mais de nos jours, vous passez plutôt pour un hurluberlu à la Fnac quand vous demandez un simple lecteur CD… Alors vous vous tournez vers le commerce spécialisé, et vous profitez de commander le super lecteur milieu de gamme au meilleur rapport qualité/prix que vous avez vu dans une revue, mais que malheureusement vous allez devoir attendre deux mois puisqu'il va devoir transiter par la Chine, les Iles Féroé et Madagascar.

Quand enfin ce lecteur eut trouvé sa place parmi les autres éléments de la chaîne hi-fi, je pensai pouvoir couler des jours parfaitement heureux lorsque ce fut au tour de son voisin l'amplificateur de se mettre à toussoter dans l'un des canaux, rendant l'audition de toute musique autre que techno parfaitement impossible. Immédiatement suivi par la machine à café qui le lendemain matin refusa obstinément de se mettre en marche. Ne voulant pas être en reste, trois jours plus tard, le lave-vaisselle qui lui aussi peinait à masquer son grand âge décida de faire grève, négligeant d'évacuer l'eau de lavage croupissant en son sein.

Enfin hier, cerise sur le gâteau, j'entends mon fidèle Nikon Coolpix 5000 émettre à l'allumage un bruit fort inquiétant tandis qu'il affiche narquoisement sur son écran: «Erreur de système» ! Et il n'est pas impossible que ce matin, "descendant" en catastrophe l'apporter au service après-vente de la Fnac à Lausanne, je me sois fait "flasher" à un feu rouge… Voilà une réparation qui risque de me coûter cher…

Que va-t-il bien pouvoir m'arriver encore, dans les heures qui viennent ? (J'aurais envie de remplacer mon "vieux" téléphone mobile, mais lui, il résiste vaillamment, pour le moment…) Je suis un tout petit peu énervé, là, vous voyez ? Et me demande si, finalement, on ne serait pas trop esclave de l'électronique ambiante…


:: Vertumne 17:15 [+] ::
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:: mercredi, septembre 14, 2005 ::
Après les rêves

Avec le temps, l'oubli qui vient, qui s'insinue, n'est pas forcément un malheur, car il fait peut-être place pour autre chose, inconnue, espérée ou surprenante.


:: Vertumne 17:22 [+] ::
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:: mardi, septembre 13, 2005 ::
Théo Angelopoulos

Il y a bien des années que j'en avais connaissance. J'avais entendu quelques interviews, lu quelques articles, assisté devant le petit écran à la remise de son Grand Prix du Festival de Cannes en 1995 pour Le regard d'Ulysse et à celle de sa Palme d'or en 1998 pour L'éternité et un jour. J'avais loupé le premier, je m'étais promis-juré que j'irais voir le second à sa sortie, et puis vous voyez ce que c'est, le temps passe, et puis faut être vigilent et prompt à la détente car c'est pas le genre de cinéma qui multiplie les semaines de projection en salle, sous nos latitudes en tous cas, et puis ça sert à rien de compter sur la Télé, c'est pas vraiment leur tasse de thé, ou alors Arte un jour où ils sont particulièrement en verve… Bref, je laisse passer l'orage sans entrer dans le nuage, et je ne puis que me résoudre à attendre le suivant.

Le suivant est arrivé l'été dernier (2004 donc). Un passage radio, moi en haleine à l'écoute du propos, la moelle épinière qui fait le huit à l'écoute de quelques extraits de la musique du film, et c'est ainsi que je pus assister, médusé, à la projection de Eleni, la terre qui pleure, premier volet d'une trilogie avec pour thème l'histoire du XXe siècle, où Angelopoulos revisite l'histoire de son pays et de ses exilés. Oui, c'est ça, médusé, un genou en terre…

Alors bien sûr, quand fin juillet, juste avant de partir en vacances, je me suis aperçu que la Cinémathèque suisse à Lausanne avait commencé une rétrospective depuis pratiquement quatre semaines (!), j'ai failli défaillir (sic). Une fois de plus je me retrouvais sur le carreau. Et me contentai donc, dès mon retour, de la projection de ses derniers films: Le pas suspendu de la cigogne (1991), Le regard d'Ulysse (1995, un chef-d'œuvre !…), L'éternité et un jour (1998) et Eleni (2004).

Le cinéma d'Angelopoulos, c'est une danse, lente et triste, qui plongerait ses racines dans la déchirure des Balkans, c'est le temps, immobile, nous regardant le traverser douloureusement, c'est une âme clapotant indéfiniment comme l'eau contre une barque. Dire qu'il faut rentrer dans le siècle, après ça…


:: Vertumne 16:47 [+] ::
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:: lundi, septembre 05, 2005 ::
Il y a toujours de la lumière quelque part…



:: Vertumne 16:05 [+] ::
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Le monde à l'envers…

Entendu il y a peu à la radio: le Bengladesh va offrir 1'000'000 $ aux Etats-Unis comme aide suite aux ravages tragiques de 'Katerina'. Quand on sait que la moitié de ses 140 millions d'habitants vit avec moins de 1 $ par jour, et qu'ils ont très souvent les pieds dans l'eau eux aussi…
En revanche, on ne sait pas encore si c'est le Niger qui va héliporter des réserves de nourriture aux habitants affamés de la Nouvelle-Orléans.


:: Vertumne 15:18 [+] ::
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:: jeudi, septembre 01, 2005 ::
Déjà un an…

Magnifique reportage de Temps présent ce soir sur la TV romande: «Trois mois pour oublier Beslan». A l'initiative d'un professeur de Nyon, ému par la tragédie de Beslan, des familles ont accueilli pendant trois mois de jeunes enfants ossètes rescapés de cette sanglante tragédie.

Un document bouleversant où les larmes deviennent peu à peu des larmes de petit bonheur dans des yeux où se cache encore l'horreur, où les sourires renaissent tranquillement, tout en redécouvrant la confiance. L'être humain n'est jamais aussi humain que lorsqu'il se laisse aller (et j'emploie ce terme d'"abandon" à dessein) à la solidarité et la fraternité.

Que ceux qui peuvent voir la reprise de ce reportage sur TV5 (d'ici quelques semaines ?) ne s'en privent pas…


:: Vertumne 22:25 [+] ::
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:: vendredi, août 26, 2005 ::
Après…

Après la violence, la lenteur peut-être.
Après la musique, les nuits envahissant calmement mes paupières, se faufilant derrière la blancheur.
Des voix, d'autres voix. Et l'aube frêle est bien loin, qui s'en va comme un bateau.
Je suis parfois un cyprès, seul dans d'étranges crépuscules.
Un ciel orange emplit mes heures d'oubli, et des femmes marchent, sur le sable, jusqu'aux crêtes des dunes derrière lesquelles elles meurent.

(Arles, 5 août 2005)


:: Vertumne 14:13 [+] ::
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:: lundi, août 22, 2005 ::
Sans titre

Quelle victoire pourrait avoir la prétention d'être définitive ?




:: Vertumne 18:06 [+] ::
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:: mercredi, août 17, 2005 ::
Patatras !

Voilà. Une fois de plus de retour. Enfin… de plus… Je pourrais dire aussi une fois de moins ! Mais je passerais pour un épouvantable pessimiste, ce que bien évidemment je ne suis pas, tout le monde le sait ! Bon, très très légèrement désespéré, je vous l'accorde…

Ça c'est bien moi: j'étais parti pour évoquer de menues vacances, terminées par ce brusque retour en automne (parce qu'on est déjà en automne, je sais pas si vous avez remarqué, bande d'étourdis !…), et voilà que je digresse. Allez, je vais me contenter de vous en donner quelques images. Tout en évitant d'omettre, palsambleu, de vous dire que je suis ravi de vous retrouver !








:: Vertumne 17:45 [+] ::
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:: dimanche, juillet 31, 2005 ::
Entracte

Serai muet pour une quinzaine. Soyez sage, en attendant…


:: Vertumne 14:56 [+] ::
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:: jeudi, juillet 28, 2005 ::
Silence


Quand l'or du lac se jette derrière les nuages…


:: Vertumne 21:20 [+] ::
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:: jeudi, juillet 21, 2005 ::
Entre les deux…

Affaire de curiosité, ou de tympan fatigué: aux chuchotements mielleux de la panthère, je préfère encore les vociférations échevelées d'une libellule.


:: Vertumne 10:17 [+] ::
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:: mercredi, juillet 20, 2005 ::
Les mots des autres

«Quand on se refuse au lyrisme, noircir une page devient une épreuve: à quoi bon écrire pour dire exactement ce qu'on avait à dire ?»
(Cioran, De l'inconvénient d'être né, 1973)


:: Vertumne 13:03 [+] ::
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:: mardi, juillet 19, 2005 ::
Virgules de temps

Un doux frémissement, des larmes de silence,
Effleurent un midi accablé de chaleur.
Ici aucune plainte, aucun trait de malheur,
Alors qu'en d'autres lieux le règne est à l'errance.




:: Vertumne 16:01 [+] ::
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:: samedi, juillet 16, 2005 ::
Effrayant destin…

Londres, jeudi 7 juillet.
Miriam Hyman, 32 ans, téléphone à son père pour lui dire que tout va bien: elle vient d'être évacuée de la station de métro King's Cross frappée par un attentat.
Puis elle monte dans le bus numéro 30, qui explosera quelques minutes plus tard…


:: Vertumne 12:05 [+] ::
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:: jeudi, juillet 14, 2005 ::
Avec le temps…

A l'instant, j'écoute à la radio Con el tiempo, "relecture" espagnole affolante de Léo Ferré, par Mantse Cortés.
Sans doute pour nous rappeler que Léo le poète est mort un 14 juillet, il y a douze ans. C'est dire s'il y a longtemps…


:: Vertumne 18:07 [+] ::
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:: lundi, juillet 11, 2005 ::
Srebrenica

Les voir danser entre les arbres, sans musique,

Ou écraser les fleurs en s'effondrant.

Chercher dans ces heures lourdes, après la nuit mais juste avant le jour, comme des scories de rêves.




:: Vertumne 16:39 [+] ::
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:: jeudi, juillet 07, 2005 ::
Mais t'es où, météo ?

On serait presque tenté de se dire que l'été est déjà fini, quand on hésite à ressortir un pull à col roulé et à aller remettre la chaudière en service …

La journée splendide vécue dimanche dernier nous paraît à des années-lumières !






:: Vertumne 17:57 [+] ::
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:: vendredi, juillet 01, 2005 ::
Une pure merveille

Je constate à l'instant que les «fous» du Teatro Malandro et leur génial metteur en scène Omar Porras n'ont pas tout à fait terminé leur tournée de El Don Juan (d'après Tirso de Molina), que j'ai eu le bonheur de voir samedi dernier, en fin de saison au théâtre de Vidy à Lausanne. En effet, ils sont à Montpellier ce soir, demain et dimanche, dans le cadre du Printemps des comédiens.
Alors si vous êtes dans le coin, NE LE LOUPEZ PAS !!! C'est un ordre !


:: Vertumne 17:37 [+] ::
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Ziziquette

Je hais les entreprises qui, pour nous faire attendre au téléphone, nous balancent dans le cornet des ersatz sirupeux de Richard Anthony (déjà que Richard Anthony, à l'époque…). Mettez-nous au moins un bon vieux Moody Blues, qu'on fasse dans le bon sirop !


:: Vertumne 10:47 [+] ::
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:: jeudi, juin 30, 2005 ::
J'aurais pu le rêver…

Chaque soir d'été, lorsque le soleil accrochait enfin la cime des hêtres et des ormes qui marquent le bord du grand parc et que l'ombre gagnait enfin la terrasse, les domestiques ouvraient les portes-fenêtres, laissant un peu de fraîcheur envahir la maison.

Les femmes, blotties dans leur fauteuil en osier, buvaient un vieux Porto dans de petits verres bleutés qu'une cousine avait rapportés de Damas, et leurs rires se mêlaient aux cris perçants des martinets. Les hommes, eux, dans le jardin, conversaient en secret sur quelque conquête, s'éventant à l'aide de leur chapeau et profitant des derniers rayons avant que la cloche ne vînt leur rappeler l'heure du repas.

Alors elle s'asseyait au piano, attaquant les premières mesures d'une Valse, d'un Nocturne de Chopin, ou d'une Gnossienne d'Erik Satie. Et, silencieux, je regardais sa nuque blanche ondoyer, tandis qu'un chat gris se frottait à mes chevilles, les yeux dressés vers moi.

Ailleurs, très loin, il y avait peut-être la boue, et la guerre.


:: Vertumne 16:52 [+] ::
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:: samedi, juin 25, 2005 ::
Les vraies gaîtés de la vie de famille

Bon, évidemment, quand il fait des chaleurs pareilles, on a envie de garder ses arpions à l'air. Aussi me décidai-je d'acquérir de nouvelles sandales, un peu plus "mode" que les semelles insipides que je traîne depuis quelques années, si tant est qu'on puisse parler de "mode" dans un genre assez peu prisé par les jeunes générations ! D'ailleurs mon fils ne s'est pas gêné de m'en faire moqueusement la remarque.

Mon fils: Tu ne vas tout de même pas te balader avec ces machins aux pieds ?!?…
Moi: Et pourquoi pas ? Elles sont très bien, ces sandales. D'ailleurs, j'y suis comme dans des pantoufles, elles ont une semelle légèrement rembourrée, te garantissant une certaine souplesse dans la marche, et …
Mon fils: Bon, d'accord. Mais promets-moi une chose.
Moi: …
Mon fils: De ne jamais les mettre avec des chaussettes !!!


:: Vertumne 10:07 [+] ::
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:: jeudi, juin 23, 2005 ::
Chaos au pays de Guillaume Tell

Gros émoi, hier soir, vers 18 heures: panne générale du réseau électrique des CFF (chemins de fer fédéraux). Plus de 1'500 trains stoppés, en gare ou en pleine campagne, 200'000 voyageurs sur le ballast. (Avec la chaleur, les wagons devenaient de vrais fours…)
Qu'on se rassure. La précision helvétique a été épargnée: tous les trains se sont arrêtés en même temps !…


:: Vertumne 16:58 [+] ::
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:: jeudi, juin 16, 2005 ::
Audace tranquille



Alors que j'œuvrais dans une douce chaleur printanière enfin revenue, je l'avais observée déjà hier après-midi: sans crainte, ce chamois (enfin… cette chèvre, puisque c'est le nom qu'on donne à la femelle) était sorti du bois pour venir brouter tranquillement une belle herbe bien grasse.
Cet après-midi, la voilà qui revient avec son petit. Un peu plus craintive en cette circonstance, elle ne s'est pas trop éloignée de la lisière. Peu après, une geste intempestif de ma part les renvoya à l'abri des arbres.


:: Vertumne 19:03 [+] ::
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:: mardi, juin 14, 2005 ::
Les mots des autres

Marek Alter: «La violence commence là où finit la parole.»

Stendhal (De l'amour): «La beauté n'est que la promesse du bonheur.»


:: Vertumne 13:54 [+] ::
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:: jeudi, juin 09, 2005 ::
A propos de musique, justement…

Un mot de Stendhal (Lettres sur Haydn, Mozart et Métastase) : «La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l'âme chercher le chagrin qui nous dévore.»
A mon avis, ça fonctionne toujours, que ce soit avec l'Art Ensemble of Chicago, avec une ballade de Dylan, avec une pièce d'Arvo Pärt, ou une chanson d'Angélique Ionatos.


C'est ça qu'est dingue…


:: Vertumne 11:05 [+] ::
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:: mercredi, juin 08, 2005 ::
La vie va

J'agrippe parfois des bonheurs muets et fugaces, agaçant les heures d'une journée somnolente.
Même sous ces soleils tièdes.
Ici et maintenant avec Devils & Dust, le "dernier" Bruce Springsteen. Et notamment All I'm Thinkin' About, qui m'a mis en joie dès l'aube.
(Qu'est-ce que j'ai besoin de musique, moi, ces temps !…)


:: Vertumne 16:19 [+] ::
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:: lundi, juin 06, 2005 ::
De retour, dans un bain de mélancolie

Il y aurait lieu de me poser la question: à savoir pourquoi, de façon cyclique – mais selon un rythme que je n'ai pas encore cherché à décoder, de toute façon ça sert à rien, il est totalement irrégulier – je ressors mes vieux LP (ou leur copie numérique, c'est parfois plus pratique, dans la manipulation je veux dire…). Ça doit être des questions de météo, je pense.
Ces jours, c'est au tour de Jethro Tull et de Pink Floyd de m'envoyer leurs rêves à travers mes enceintes. Et me reviennent en mémoire des concerts somptueux au Casino de Montreux, autrefois, il y a dix mille ans…


:: Vertumne 16:30 [+] ::
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:: vendredi, mai 20, 2005 ::
«C'est pas tout à fait la vie dont j'avais rêvé»

C'est le titre du dernier film d'une personne que j'admire, pour ses rôles au cinéma comme au théâtre: Michel Piccoli. C'est son troisième film en tant que réalisateur. C'est montré à Cannes, en sélection officielle, hors compétition. Et ça sortira en novembre.

En plus, Piccoli a fait à nouveau confiance à Roger Jendly et Michele Gleizer, deux comédien(-ienne)s suisses. Cherchez pas, allocine.com et ses confrères ne les signalent que comme "acteur/actrice", point barre. Mais c'est des comédiens magnifiques, d'abord de théâtre. (Ah ! les rôles splendides que Benno Besson a offert à Jendly…). On les entend à l'instant sur La Première de la radio romande (vous pouvez les réécouter ).

J'allais oublier: en plus encore, c'est Arno qui en a fait la musique.

C'est vraiment Byzance !

Ça va nous changer de Star Wars


:: Vertumne 17:53 [+] ::
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:: mardi, mai 17, 2005 ::
Les mots des autres

La bêtise, c'est de la paresse. C'est le type qui dit: je vis, et ça me suffit.
(Jacques Brel)


:: Vertumne 19:50 [+] ::
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Au matin calme

Le printemps prend parfois des allures de seigneur. Alors qu'aux premiers rayons, l'éclat des Alpes de Savoie rebondit sur un lac huileux, l'arrière-pays tempère sa verdure de sourires solaires.



:: Vertumne 16:43 [+] ::
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:: samedi, mai 14, 2005 ::
Lu et entendu

De Jacques Attali, que je viens d'écouter sur La Première à la radio romande (je cite "en gros"):

Il y a deux genres de familles. Celles où, quand un enfant lit, on lui dit: «Tu n'as rien d'autre à faire ?», et celles où, quand un enfant ne lit pas, on lui dit: «Tu n'as rien à lire ?»

Une éducation réussie ? Passer du temps à rire avec ses enfants.


:: Vertumne 10:23 [+] ::
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:: lundi, mai 09, 2005 ::
H2O

Remiremont sous la pluie, Epinal sous la flotte, le Ballon d'Alsace dans le brouillard, ce fut notre sortie de l'Ascension. On essaiera de faire mieux la prochaine fois…


:: Vertumne 17:20 [+] ::
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:: mercredi, mai 04, 2005 ::
Envie de bouger

Une petite récréation, un changement d'air, histoire de voir un coin qu'on ne connaît pas encore. Tout le monde va dans le sud, alors nous on monte. Donc trois jours dans les Vosges.


:: Vertumne 17:53 [+] ::
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:: samedi, avril 30, 2005 ::
Chronique d'un samedi, en vrac…

Petit coup de nostalgie: je réalise que ça fait aujourd'hui un an, jour pour jour, que je m'envolais pour la Syrie, début d'un voyage inoubliable (bien que trop court). Je m'étais alors "promis" d'en donner ici des impressions et des images, je ne l'ai pas encore fait… Faudra vraiment que je répare cette lacune.

Ceci étant — et ça n'a strictement rien à voir —, on se consolera avec l'annonce faite hier que le très helvète (dans tous les sens du terme) donc très sage Calida allait racheter le très coquin Aubade ! En d'autres termes, c'est le frou-frou parisien qui rejoint le pyjama en pilou !

Et enfin, un régal des sens en ce bel après-midi pré-estival.
D'abord, le plaisir du palais, avec un petit saut dans le vignoble de Lavaux pour une dégustation où, comme trois à quatre fois dans l'année, mon vieux copain Alain remonte de sa Provence d'adoption afin de nous faire apprécier la dernière mouture des vins de son domaine de la Cressonnière. Et donc occasion d'emporter quelques cartons afin de regarnir sa cave…
Ensuite, le plaisir des yeux, avec une visite à la galerie Pauli à Lausanne, visite in extremis puisque c'était aujourd'hui le dernier jour d'exposition des oeuvres de Fabienne Verdier. Après un séjour de dix ans en Chine pour s'initier à l'art pictural et à la calligraphie auprès d'un maître traditionnel, cette artiste parvient à nous faire pénétrer dans un monde incroyablement serein, fait de silence et d'équilibre. Quelle femme, et quel parcours !
Enfin, un petit coup d'odorat dans une nature en éveil.



Pour ce qui est des autres sens, je m'abstiendrai de tout développement…


:: Vertumne 21:56 [+] ::
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:: vendredi, avril 22, 2005 ::
Petites naissances quotidiennes

Vouloir des mots silences qui plongeraient dans le sol comme des racines. Des mots murmures qui courraient sous l'écorce, jusqu'à éclater comme des bourgeons, dans un soleil revenu.
Vouloir des mots labyrinthes pour oser se perdre, et espérer se retrouver. Des mots angélus sous de pesantes voûtes, à la lueur d'un vitrail.
Vouloir des mots porcelaine à la saveur d'un thé vert bu au crépuscule, des mots cendres encore chauds du feu qui les consuma.
Et vouloir des mots bleus, ou noirs, pour dire l'eau des puits, et les regards de l'élégance.


:: Vertumne 17:17 [+] ::
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:: vendredi, avril 15, 2005 ::
Maussade

Il y a des printemps qui débarquent, tonitruants, avec armes et bagages, alors qu'on ne les attend pas encore et que l'hiver a à peine fermé ses cartons… Aussi, pour se faire pardonner et ne pas jeter leur prédécesseur à la rue, ils l'invitent encore à leur table, histoire de s'en faire encore un petit, pour la route. Et c'est comme ça qu'on se retrouve dans la grisaille. Alors si vous voulez voir mon cerisier en fleurs, allez le voir l'année passée…


:: Vertumne 16:55 [+] ::
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:: lundi, avril 11, 2005 ::
Les mots des autres

Il avait moins peur de la mort lorsqu'il se mettait à penser à tous ceux qu'il connaissait et qui avaient déjà fait ce passage. Comme un enfant qui tremble devant un fossé à franchir mais qui, voyant ses camarades sauter et passer de l'autre côté, s'enhardit et se murmure à lui-même: «S'ils l'ont fait, je peux bien le faire.» C'est exactement ce qu'il se disait. Si tous ceux-là étaient morts, qui n'étaient ni plus braves ni plus aguerris que lui, alors il pouvait bien mourir à son tour.

(Laurent Gaudé, Le soleil des Scorta)


:: Vertumne 16:15 [+] ::
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:: vendredi, avril 08, 2005 ::
"De l'aube claire jusqu'à la fin du jour…"

J'espère ardemment avoir, en paraphrasant Jacques Brel, le talent suffisant pour être vieux sans être adulte.


:: Vertumne 21:35 [+] ::
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Un petit clin d'oeil de printemps…

… dans un coin de mon jardin



:: Vertumne 17:10 [+] ::
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:: mardi, avril 05, 2005 ::
Les mots des autres

Parmi les sujets dont hérite mon fils cadet pour sa prochaine dissertation française, on trouve: «La maturité, c'est la capacité de faire une chose malgré le fait que vos parents vous l'ont conseillée.»
C'est de Benoîte Groult, et ça me plaît !


:: Vertumne 17:13 [+] ::
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:: mercredi, mars 30, 2005 ::
Accrochons nos ceintures…

Or donc, j'ai entrepris en ces jours de pascale tranquillité, la lecture de «Traité d'athéologie» de Michel Onfray. A doses homéopathiques.

Déconstruire les monothéismes, démythifier le judéo-christianisme – mais aussi l'islam, bien sûr –, puis démonter la théocratie, voilà trois chantiers inauguraux pour l'athéologie. De quoi travailler ensuite à une nouvelle donne éthique et produire en Occident les conditions d'une véritable morale post-chrétienne où le corps cesse d'être une punition, la terre une vallée de larmes, la vie une catastrophe, le plaisir un péché, les femmes une malédiction, l'intelligence une présomption, la volupté une damnation.
A quoi pourrait dès lors s'ajouter une politique moins fascinée par la pulsion de mort que par la pulsion de vie. L'Autre ne s'y penserait pas comme un ennemi, un adversaire, une différence à supprimer, réduire et soumettre, mais comme la chance d'une intersubjectivité à construire ici et maintenant, non pas sous le regard de Dieu ou des dieux, mais sous celui des seuls protagonistes, dans l'immanence la plus radicale. De sorte que le Paradis fonctionnerait moins en fiction pour le Ciel qu'en idéal de la raison ici-bas. Rêvons un peu…


:: Vertumne 17:28 [+] ::
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:: mardi, mars 22, 2005 ::
Agréable hésitation

En marge du monceau virtuel de bougies que je retrouve sur mon gâteau aujourd'hui, ma douce — qui n'a encore rien perdu de son sens de l'antithèse — m'offre deux bouquins à peine sortis des rotatives: Le Désir de Dieu de Jacques Chessex, et le brûlant Traité d'athéologie de Michel Onfray.
Par lequel va-t-il falloir commencer ?


:: Vertumne 15:00 [+] ::
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:: lundi, mars 21, 2005 ::
Curieuse entrée en printemps

Ça fait quand même bizarre: le soleil jette de la fraîche douceur partout là où il peut, et je viens de conduire à la gare mon fils qui entre "sous les drapeaux" pour cinq mois.
Bien, tout ça pourrait être tempéré par le fait que demain je souffle une bougie de plus, mais justement c'est une bougie DE PLUS !!! Et avec les dizaines qu'il y a devant, ce n'est plus vraiment un plaisir monumental… Mais bon, c'est tout ça de pris sur les boutiquiers de mort.


:: Vertumne 11:20 [+] ::
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:: lundi, mars 14, 2005 ::
… et il va être chaud, ce printemps…

… vu que Jean Ziegler vient de sortir son dernier bouquin, L'Empire de la honte. Il parle en ce moment même à la radio romande. J'ai une tendresse particulière pour ce bonhomme. Il vient de citer Bernanos: "Dieu n'a pas d'autres mains que les nôtres". A bon entendeur…


:: Vertumne 17:34 [+] ::
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Souffle intérieur

Ce timide retour de printemps me donne envie de siffler comme un oiseau. Alors, comme c'est un peu pénible à la longue et que ça finit par crisper les joues, je me noie dans les notes sublimes du deuxième concerto pour piano en fa mineur de Chopin (et notamment son Larghetto), en hurlant silencieusement de bonheur. Tout en travaillant malgré tout, retour du printemps ne signifiant tout de même pas retour de vacances éternelles…


:: Vertumne 11:23 [+] ::
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:: samedi, mars 12, 2005 ::
Temps perdu ?

Je vis comme je lis: presque deux bouquins sur trois voient leur lecture demeurer inachevée. A l'âge que j'ai, comment l'interpréter, docteur Freud ?


:: Vertumne 09:20 [+] ::
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:: mardi, mars 01, 2005 ::
L'hiver contre-attaque

Bon. Vague de froid qui s'installe, on nous prédit à nouveau un peu de neige… c'est de saison, finalement.
Quoique… le carnaval est censé en marquer la fin, en tout cas l'appeler de ses vœux, non ? En voici quelques images, vécues dans mon coin de pays.











:: Vertumne 22:15 [+] ::
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:: lundi, février 21, 2005 ::
Retour prudent…

Oui, je sais, j'ai un peu laissé tomber… J'étais "à plat", plus d'envie, plus rien. J'ai vu et entendu des choses magnifiques dont j'aurais pu parler, et n'en ai rien dit. Ben c'est comme ça…

Lu récemment ces lignes étonnantes, évoquant l'arrogance du colonisateur, en tous temps et en tous lieux:
(…) un million d'hommes dorment nuit après nuit au bord des routes, dans les environs de Bombay. Ils dorment , ils naissent et ils meurent là. Il n'y a ni maisons, ni pain, ni médicaments. C'est dans cet état que l'Angleterre a laissé son empire colonial. Elle a pris congé de ses anciens sujets sans leur léguer ni écoles, ni industries, ni habitations, ni hôpitaux; rien que des prisons et des montagnes de bouteilles vides de whisky.
Et c'est chez Pablo Neruda, La solitude lumineuse, extrait de J'avoue que j'ai vécu.


:: Vertumne 22:58 [+] ::
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:: vendredi, février 11, 2005 ::
Si je me recouchais, moi ?!…

Ce qu'il y a d'un peu casse-pieds, quand on sort d'une bonne grippe comme moi, là maintenant, c'est qu'en même temps, on n'est plus assez estourbi pour rester sous la couette entre tisane et thermomètre, mais qu'on n'est pas encore suffisamment fringuant pour se relancer dans A la recherche du temps perdu ou dans un 4'000 en solitaire.

Alors on est là, à tourner en rond, en peignoir, le cheveu défait, et à se mettre insidieusement à penser à tout ce boulot qu'il faudra rattraper quand enfin on aura la "banane"… Lundi, peut-être ?


:: Vertumne 16:33 [+] ::
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:: dimanche, février 06, 2005 ::
Encore tout ça à tenir…




:: Vertumne 20:06 [+] ::
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:: vendredi, février 04, 2005 ::
Légèreté

Quand les montagnes rivalisent avec les nuages…




:: Vertumne 23:08 [+] ::
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:: lundi, janvier 31, 2005 ::
Quand le regard se perd

Deux lucarnes sur l'infini. En décembre…



… et en janvier.




:: Vertumne 17:59 [+] ::
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:: samedi, janvier 29, 2005 ::
Un peu de chagrin quand même

J'aimais bien Jacques Villeret. Bon, sans plus. Disons qu'il y avait à boire et à manger, chez Villeret. Au cinéma, il fut parfois excellent. Au théâtre, je ne l'ai vu qu'une fois, dans «La Contrebasse» de Patrick Süskind. Un texte superbe qu'il n'avait pas su aborder dans sa véritable dimension. Du clown à ras la moquette. A moins que ce ne soit son metteur en scène…

Cinquante-trois ans, c'est un peu tôt pour mourir. Il était plus jeune que moi, dis donc… euh non… moins âgé. Il était «malade du foie depuis de nombreuses années», d'après les journalistes. Comme c'est joliment dit ! En étant moins «politiquement correct», on aurait pu dire qu'il buvait comme un trou «depuis de nombreuses années» et qu'il devait se trimbaler une magnifique cirrhose.

Mais c'est tôt, quand même…


:: Vertumne 11:11 [+] ::
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:: mardi, janvier 25, 2005 ::
Cocorico

Devant la télé, avec mon fils (20 ans moins deux jours !), assistant au quart de finale Federer – Agassi (Internationaux d'Australie):

commentaire d'Eurosports, citant un joueur que "Rodgeur" a battu récemment: Contre Federer, on peut jouer, il ne vous "tue" pas. Mais ce qu'il sait faire, il le fait à la perfection. C'est la combinaison de ses coups qui en fait quelqu'un d'unique et de si difficile à battre.
moi: Dans le fond, Federer joue au tennis comme on joue aux échecs…
mon fils: … oui, mais plus vite…


:: Vertumne 17:17 [+] ::
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Correspondance

Ici, il neige (enfin, du bel hiver !). Là-bas, il pleut du méthane liquide.

A deux jours près, la sonde Cassini arrivait sous la flotte. Donc il pleut du méthane, sur Titan. Et pour le moment, il paraît que la vie n'y est pas envisageable. Mais faut pas désespérer: il n'est pas impossible qu'elle apparaisse dans 3 à 4 milliards d'années.
Finalement, c'est rassurant: voilà au moins un endroit où il risque d'y en avoir (encore) d'ici là…


:: Vertumne 14:55 [+] ::
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:: vendredi, janvier 21, 2005 ::
Anniversaire silencieux

Il y a cinq jours, c'était le deuxième anniversaire de ces Alarmes. Ça m'a échappé. Donc sans champagne… Faudrait vraiment que je leur trouve un autre emballage, ça devient poussiéreux par là.
Mais ai-je vraiment envie de trouver du temps pour me lancer dans une vaste entreprise de cosmétique, quand j'en trouve déjà si peu pour simplement les alimenter ? Et ne serait-ce pas un problème d'énergie, plutôt que d'envie ?


:: Vertumne 15:09 [+] ::
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:: mercredi, janvier 12, 2005 ::
The show must go on

Muettes trois semaines, ces Alarmes. Parce que vacances, et besoin de décrocher d'un peu tout. Retour du fils des antipodes, calmes retrouvailles. Pause de Noël, famille, thé, biscuits, bougies, grasses matinées, bouquins, musique, douceurs.

Et puis l'effroi. L'effroi grandissant, et la compassion avec, jour après jour. Et l'afflux d'information, d'images, de sons, jusqu'à la nausée. Et le malaise, parce que ballotté entre faits, explications et analyses d'un côté, obscénité médiatique de l'autre. Et on regarde, happé par le malheur des gens, là-bas, et ici, et on essaie d'imaginer. Impossible d'imaginer. Et on donne des sous. Parce qu'on ne peut pas ne pas donner. Et on assiste, impuissant, à l'évocation des palmarès: celui des donateurs les plus généreux, celui des pays comptant le plus de victimes, celui des équipes de sauveteurs arrivées le plus rapidement sur place… Et on se rend compte, peu à peu, que cette avalanche de dons occulte d'autres fléaux, tout aussi terrifiants, mais plus "locaux", plus "discrets". Les bailleurs de fonds se mettraient-ils à désigner eux-mêmes les victimes ?… Et surtout, surtout: ce qui devrait être du domaine de l'intime est déversé en pâture, et nous on broute, on broute.

Alors ma mémoire fait un petit bond en arrière. Souvenez-vous, quelques jours avant Noël, c'est-à-dire il y a dix mille ans, deux otages français étaient libérés, après des mois de détention. Tarmac d'aéroport, deux familles se retrouvent enfin. Emotion, intensité, embrassades, pleurs. Les caméras fouinent, jouent des coudes. Commentaire de Corinne Portier, correspondante de la Télévision Suisse Romande à Paris: «On était 50 à 100 journalistes à assister à ce spectacle.»
Sic. On le savait, mais là au moins c'est dit, sans fioritures. L'information télévisuelle est donc bien un spectacle, mesdames et messieurs les téléspectateurs. Vous êtes priés de la prendre comme on vous la donne.

* * * * *

Heureusement, quelques oasis pour couvrir par moments cet angoissant tumulte. On fête nos retrouvailles en famille en allant voir le Cirque Eloize, de passage à Lausanne. Bien. Bien… Mais la dimension "rêve" ne fonctionne pas totalement. J'ai souvent vu plus envoûtant, comme la compagnie Que-Cir-Que, comme La Symphonie du Hanneton et La Veillée des abysses, deux spectacles somptueux et déroutants de James Thiérrée, petit-fils de Charlie Chaplin, voire comme Après la pluie… par la compagnie du Cirque désaccordé. Mais bon, ne chipotons pas. (Quoique, le prix des places…)

Puis on marque le passage à la nouvelle année en s'offrant L'Enlèvement au sérail de Mozart, à l'Opéra de Lausanne. Mes garçons, plus habitués aux concerts d'Iron Maiden, contrastaient quelque peu parmi cette assemblée légèrement embourgeoisée. Mais le but était atteint: ils ont méchamment pris leur pied !…

Un moment de grâce, le choc: la découverte, au détour d'une émission de radio, d'une bouleversante reprise de The times they are a-changin' de Bob Dylan, par quelqu'un que je connaissais pas jusque là, un bluesman du nom de Keb'Mo'. Allez l'écouter là, c'est la plage 6. Moi ça me scotche… Surtout par les temps qui courent…


:: Vertumne 17:04 [+] ::
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